ASPHVO
Association pour la Sauvegarde du Patrimoine de la Haute Vallée de l'Orne
Adresse : 2, le Bourg 61200 AUNOU le FAUCON
Résumé historique et archéologique
Foulques d’Aunou, compagnon de Guillaume le Conquérant, serait originaire du village d’Aunou car la légende le fait partir du port d’Aunou à la conquête de l’Angleterre en 1066.
Les fouilles archéologiques réalisées par l’INRAP en 2000 et 2013 sur le site de la tour mettent en évidence des fossés et un habitat antérieur au XIIe siècle.
Nous pouvons déterminer la construction du bâtiment actuel au XIVe grâce à plusieurs éléments d’architecture contemporains de cette époque : les contreforts, les fenêtres à meneau du pignon Ouest, les conduits de cheminées en encorbellement sur les façades et les encadrements de portes. L’ouverture de certaines d’entre elles vers l’extérieur témoignent de la présence de galeries aujourd’hui disparues, une construction était accolée au pignon Est, car les ouvertures permettant d’y accéder sont toujours en place.
L’édification de la tour d'escalier ronde (dont peu d'exemplaires subsistent aujourd'hui) est à rattacher au séjour des anglais, dont les troupes ont quitté Argentan et sa région dans la première partie du XVe siècle. La remise en eau des fossés a permis de retrouver des boulets de pierre, témoins des escarmouches de cette période.
Odolant-Desnos, dans ses mémoires historiques, nous apprend qu’en 1377 Pierre II, comte d’Alençon, acquit de Robert de Thibouville la baronnie d’Aunou, dont il fit don un an plus tard à son chambellan Jacques Le Gris. Cette attribution déplut au comte de Carrouges qui accusa Le Gris d’avoir abusé de sa femme.
Après le très long procès qui les opposa, ils se rencontrèrent à Paris le 22 décembre 1386 lors du dernier duel judiciaire de l’histoire. Carrouges en sortit vainqueur mais les terres restèrent au comte d’Alençon.
En 1594, on retrouve la baronnie d’Aunou et ses terres engagées à François d’O, surintendant des finances des rois Henri III et Henri IV.
Une longue suite d’engagistes de la couronne conduit jusqu’à la Révolution, puis à la vente comme Bien National. Les bâtiments annexes sont alors détruits, y compris la chapelle.
Seulement deux familles se sont ensuite succédées sur le domaine jusqu’en 1993, date à laquelle Nicole et Pierre se sont portés acquéreurs du site situé au bord de l'Orne .
Vincent Tanguy et Mathilde Taupin ont restitué le site tel qu'il pouvait être avant l'occupation anglaise.
On accédait à la grande salle sous charpente par un escalier extérieur.
Une galerie desservait le bâtiment adossé au pignon.
Une grande cheminée, placée en façade avec son conduit en encorbellement chauffait la pièce.
Le site était entouré d'une pallisade de bois, une chapelle et des bâtiments de service formaient la place forte.